Le point imaginaire
Le point imaginaire est une notion développée par Jean Marie Coche pour étoffer la visée instinctive.
Jean Marie disait que pour bien tirer à l'arc il fallait, entre autres choses, être bien stable au moment de la décoche (à l'exception du tir sur cible mobile... quoique).
Cette stabilité, obtenue tout d'abord par l'acquisition d'une belle gestuelle fluide et harmonieuse, va reposer sur deux points:
1) L'ancrage de la main de corde au niveau du visage :c'est ce que j'appelle:"l'ancrage arrière physique". (voir le chapitre sur l'ancrage)
2) Le point imaginaire : c'est "l'endroit" où va se "poser" la main d'arc dans l'espace à la fin du pousser-tirer et où on la VERRA , en vision floue, SANS JAMAIS LA REGARDER. C'est ce que j'appelle "l'ancrage avant symbolique". Quand nous avons fini notre armement, notre regard est dans la cible et nous voyons notre main dans notre champ visuel devant nous: elle se superpose quasiment toujours à quelque chose: une branche, un bosquet, la cime d'un groupe d'arbres, un talus, etc... Ces éléments de l'espace vont d'une certaine façon représenter des points d'appui pour notre main d'arc qui lui permettra de se stabiliser. A courte distance, on est dans une sorte de "prolongement" avec notre cible, le lien avec elle est plus facilement établi (le tir n'est pas forcément plus facile...) et donc on ressent moins la nécessité de se poser dans l'espace, même si on le fait de toute façon !!! Mais plus on s'éloigne plus une sorte de vide nous sépare de la cible et la main d'arc a du mal à trouver un endroit où s'arrêter. Le point imaginaire est alors là pour lui offrir la stabilité.
Frédéric Viguier à Barbières dans la Drôme
Le point imaginaire a aussi un autre énorme intérêt: quand notre première flèche est par exemple trop courte, on est en mesure de modifier la position de notre main vers le haut dans l'espace à la fin de l'armement puisqu'on a "photographié" celle-ci lors du tir précédent.Le point imaginaire choisi sera modifié s'il s'est avéré mauvais. Ne pas utiliser les éléments visuels et balistiques d'une première flèche empêche de corriger son tir. A longue distance, quand on aura trouvé son point imaginaire, d'emblée ou après deux trois flèches,sous réserve d'une gestuelle identique et parfaite, on saura où se poser et l'on pourra réitérer un beau tir plusieurs fois.